
Interviews
« C'est la main du temps qui fait son travail...» - Francis Maugard
Nous avons rencontré Franck COLLIN dans sa jolie maison familiale « M’oun Houstaöu » aux volets bleus face au paisible lac. De récits en anecdotes sur ses ancêtres, c’est sur sa terrasse, plein sud, à l’ombre du mimosa que nous découvrons un atelier extérieur avec de massives pierres sculptées et de nombreuses autres roches brutes qui attendent leur tour. Zen et souriant, il est prêt à se dévoiler…
Exposé dans le jardin de la Villa Plaisance pendant l’été, ainsi qu’à l’Escoure en juin 2018 avec des œuvres thématiques « Honorer ses ancêtres » et « L’Esprit des Dunes », il intrigue, fascine et façonne les éléments. Suivez-nous chez lui pour comprendre ce qui l’anime…
Bonjour Franck, quel cadre agréable pour découvrir l’artiste que vous êtes !
« Merci, c’est en effet un lieu inspirant. Cette maison a vu évoluer 4 générations de notre famille : chaque membre s’y est installé dans la seconde partie de sa vie, mes arrières-grands parents maternels, mes grands parents, ma mère et moi-même depuis 6 ou 7 ans. Ce havre de paix était disponible et je cherchais un lieu pour approfondir mon chemin et la méditation.
"Aujourd'hui parce que j'ai décidé de moins prendre la route pour enseigner à Angers Orleans ou Paris et parce que je m'y sens bien je vais l'habiter naturellement de façon plus permanente."
Ce coin de paradis vous était déjà familier ? Quel est le lien avec vos racines ?
« Comme je vous l’expliquais, mes ancêtres vivaient ici, j’y passais toutes mes vacances enfant, j’ai d’ailleurs été conçu à l’Escourette (les Nerps), mes parents se sont rencontrés ici, sur le lac… Beaucoup de personnes de ma famille du coté paternel aussi ont habité autour du lac à Lacanau ville, Carreyre ou l'Escourette.
Mon père était officier de marine marchande à l'époque et avec ma mère nous le retrouvions dans les ports pour le voir quand il revenait. Mon lien avec l’eau est très fort ; je suis passionné par ce qu’est la nature, ce qu’elle donne à voir et toute la symbolique et l'enseignement qu'elle offre.
Comment travaillez-vous ?
« Le travail de sculpture est finalement assez récent pour moi, suite à une rencontre fortuite mais révélatrice avec la sculptrice d’art sacré Maria DE FAYKOD. J'ai débuté mes premières créations il y a 3 ans seulement dans le cadre du mémoire que j’ai dû réaliser pour valider ma 4ème année d’études à l’Institut d’Anthropologie Spirituelle fondé par Annick DE SOUZENELLE.
Accompagné de mes amis René l'historien et Franck le batelier j’ai rencontré "par hasard" les racines du lac. De cette synchronicité est né un véritable cheminement et une exposition « Honorer ses ancêtres ». J’ai alors compris le sens de cette vie transgénérationnelle qui nous entoure et de la proposition d’honorer ce que nous sommes et d’où nous venons.
Pour la matière première, je pars seul au fond du lac récupérer, en apnée, mes racines et mes « anges » (projet sur des formes en bois, électrons libres, détachés de leurs racines et présents au fond du lac) qui datent de 2500 ans à 3000 ans pour la plupart. Là commence un long travail de nettoyage, de séchage et de mise en forme. Pour moi, ces racines en cours de fossilisation symbolisent nos émotions et animaux intérieurs cristallisés dans l'attente de leur transformation.
Au même titre, je récupère moi-même les pierres sur place, notamment dans des carrières abandonnées : marbre des Pyrénées ou rouge de Belgique, marbre blanc antique et Italien de Carrare, granit des Cévennes, schiste d’Angers…. Avec le règne minéral, des connexions plus anciennes se déploient et guident mon intuition. Les formes, couleurs et mouvements inscrits dans la pierre orientent mon attention vers un désir de les sculpter par leur expression originale et vers une nouvelle naissance. "C'est un mystère et chaque sculpture a toujours une longueur d'avance sur moi..."
Quel est votre parcours professionnel en quelques mots ?
« J’enseignais le tennis dans un club d’Orléans ou j'occupais également la place de directeur sportif. C’est vraiment la préparation mentale qui m’intéressait. J’ai élaboré une méthode originale en lien avec la méditation : pour avancer, il faut accepter et observer ses peurs, je mettais mes élèves face à eux-mêmes et leur permettais de se recentrer, de s'exprimer et d'être plus performant. J’ai également beaucoup voyagé et me suis imprégné de toutes ces cultures. »
Concernant la méditation, expliquez-nous votre parcours et vos pratiques ?
« Aujourd'hui je pense être avant tout dans ma Voie et également dans la transmission d’une pratique reçue par mon maitre spirituel un moine zen, Thaï Doji. Je préfère ne pas prendre de recul sur les événements mais plutôt les observer, les accepter pour qu'ils trouvent d'eux même leur résolution. La méditation c’est la conscience, l’idée n’est pas de combattre la réalité mais de l’accepter pour mieux la vivre dans ce qu'elle nous offre, accueillir ce que l'on est, écouter la Voie de la Compréhension et de l'Amour.
Sur Lacanau, suite à mon exposition et à une conférence que j’animais sur cette expérience , un groupe de méditation s’est naturellement créé et je les accompagne depuis 1 an.
Je reçois individuellement ou en groupe des personnes qui désirent dans un cadre naturel entre lac forêt et océan faire un chemin personnel de connaissance vers l'harmonie et le calme intérieur.
